Ophélie Bourgeois, étudiante en troisième année à l’ISIFC, a été nommée lauréate du prix Poster 2021 de la Cellule R&D avec son sujet “Optimisation d’un système de test cellulaire dynamique”. Sous la direction du Docteur Gwenaël Rolinet financé par l’ANR (Agence nationale de la recherche), cette étude qui se déroule au Centre d’Investigation Clinique de Besançon porte sur la mise en œuvre d’un bioréacteur dans le cadre d’une reproduction d’un environnement odontologique.
Ophélie nous explique son projet mais surtout son ressenti par rapport à son travail au sein de la Cellule R&D, module d’enseignement de 2ème et 3ème année à l’ISIFC.
Le point de vue du porteur de projet, Gwenaël Rolin
Quelles sont les clefs de la réussite d’un projet R&D d’après vous ?
Je pense qu’il est primordial d’avoir une vision claire du besoin auquel répondre, c’est-à-dire d’être capable de se fixer un objectif précis permettant de mieux jalonner le parcours qui y mène. Une fois l’étude commencée, il faut savoir remettre en question ses objectifs en fonction des résultats et des risques découverts au fil de l’avancement.
Pour résumer, il faut savoir accepter l’échec quand on y est confronté, le plus important étant de croire en son projet avant tout.
Les qualités pour faire partie d’une unité de recherche ?
Dans l’ensemble je dirais qu’un chercheur doit posséder un tempérament curieux tout en gardant esprit critique et scientifique sur le travail qu’il effectue. Il est aussi très important d’être capable de travailler au sein d’un groupe pluri-disciplinaire, comme c’est le cas le plus souvent dans un centre de recherche. Pour finir, je pense qu’il est essentiel de faire preuve d’ingéniosité tout au long d’un projet, cela s’exprime notamment par une balance entre discipline et créativité.
Une anecdote sur le projet ?
Encadrer un∙e stagiaire c’est aussi apprendre de lui∙elle… Maintenant, grâce à Ophélie, c’est moi qui réalise des analyses de risque !
Un petit mot pour conclure ?
Patience et persévérance.
Merci à tous les deux pour avoir répondu à nos questions !
Après le baccalauréat j’ai décidé de m’orienter vers un DUT Génie Biologique option Génie de l’Environnement, filière qui m’a beaucoup passionnée car elle nécessite une grande culture générale. À l’issue de cette formation, je souhaitais poursuivre mes études en école d’ingénieur avec la volonté de m’éloigner de la thématique de l’environnement, les débouchés étant trop politisés de mon point de vue.
Pourquoi tu t’es spécialisée dans le domaine du dispositif médical ?
C’est grâce à mon stage de fin de DUT que j’ai réalisé à l’institut de recherche FEMTO-ST au sein du projet GHOST (Global HemOStasis Test) que j’ai connu l’ISIFC. En effet, un grand nombre de ses enseignants sont également chercheurs, et c’est en les côtoyant quotidiennement que j’ai développé un attrait pour les Dispositifs Médicaux : j’ai alors décidé de postuler à l’ISIFC.
Et ensuite, pourquoi avoir choisi la Cellule R&D de l’ISIFC ?
Dans le cadre de mes études précédentes j’avais déjà pu participer à des projets de recherche et développement et je souhaitais poursuivre cette dynamique en intégrant un projet qui m’intéressait au sein d’une équipe de spécialistes du domaine médical.
Qu’est ce qui t’as intéressé dans le projet R&D que tu as choisi ?
Ce projet a retenu mon attention puisqu’il permet d’entretenir un lien direct avec les professionnels de santé, comme c’est le cas avec l’EFS (Etablissement Français du Sang). Je développe en effet un intérêt particulier à me placer au plus proche des besoins des patients et à la possibilité de soumettre mes idées et propositions aux personnes directement concernées.
Je souhaitais également m’éloigner un peu de la structure de FEMTO-ST pour découvrir de nouvelles choses, ce qui est le cas de ce projet qui se développe au sein du CIC (Centre d’Investigation Clinique) situé au Hauts-du-Chazal.
Quels sont ses plus grands enjeux ?
Pour discuter à très long terme, l’utilisation de bioréacteur est un des enjeux primordiaux des sciences humaines. En effet, depuis quelques années, on peut remarquer l’apparition croissante de modèles biologiques, permettant ainsi d’éviter de réaliser les tests préalables sur des animaux. Cela a pour avantage, outre la réduction de la souffrance animale, de faciliter l’accès aux essais biologiques et donc de diminuer la durée et le coût habituel des phases de développement.
La plus grande difficulté que tu as dû surmonter au cours de ces heures ?
Concernant l’aspect technique, ma plus grande crainte a été la mise en route et l’utilisation de la pompe qui était neuve et coûteuse, j’avais alors une grande responsabilité.
D’un autre point de vue, le plus challenging pour moi a été de prendre du recul sur la méthode et le matériel utilisé. Je retiens alors cette citation transmise par mon tuteur :
En d’autres termes, il faut savoir mettre de côté ce qui est acquis pour pouvoir réfléchir à des solutions innovantes. Cette méthode est compliquée à mettre en pratique car l’impression de ne pas avancer peut se faire ressentir, mais il faut savoir tenir bon et les résultats arrivent toujours.
Si tu devais résumer la Cellule R&D en trois mots, quels seraient-ils et pourquoi ?
► Angle : Quel que soit le projet de recherche mené, il est très important d’avoir des points de vue variés, qu’ils soient miroir d’une expérience plus ou moins grande ou de domaines de compétences différents. Chaque individu est alors capable d’apporter ses connaissances et faire ainsi avancer l’étude.
► Bénéfices-Risques : Sans conscience des risques il n’y aurait pas de raisons d’améliorer un dispositif ou une méthode, et sans bénéfices une étude ne vaudrait pas la peine d’être lancée. Tout est question de balance dans ce domaine ! Il faut toujours savoir jauger quels bénéfices peuvent être apportés par rapport aux risques encourus.
► Curiosité : Apprendre quotidiennement est pour moi le moteur de l’innovation. Je pense qu’il est essentiel de s’intéresser au monde qui nous entoure et d’être capable d’acquérir de nouvelles compétences afin d’avoir une connaissance large de la science.
Qu’est-ce que la Cellule R&D t’a apporté ?
Premièrement, je dirais que j’ai appris à prendre de la hauteur, ce qui pour sûr me servira beaucoup pour mon avenir professionnel.
Deuxièmement et plus techniquement, je me suis éduquée à l’utilisation des matrices de risques qui est une étape essentielle à tout projet et qui est pourtant souvent négligée et/ou mal réalisée. J’ai déjà pu appliquer mes connaissances à ce propos durant mon stage R&D de troisième année et je continuerais de le faire.
Et maintenant, quels sont tes projets d’avenir ?
À court terme, obtenir mon diplôme ! Ensuite poursuivre mon épanouissement personnel et professionnel au sein d’une entreprise qui me plaît.
Un petit conseil à transmettre aux futurs ingénieurs de R&D ?
D’exprimer et de développer sa curiosité à travers des projets et stages qui l’intéressent vraiment. On a tendance à oublier l’importance que le choix d’un sujet peut avoir au niveau de l’implication personnelle et l’envie d’évoluer.
Le point de vue du porteur de projet, Gwenaël Rolin
Quelles sont les clefs de la réussite d’un projet R&D d’après vous ?
Je pense qu’il est primordial d’avoir une vision claire du besoin auquel répondre, c’est-à-dire d’être capable de se fixer un objectif précis permettant de mieux jalonner le parcours qui y mène. Une fois l’étude commencée, il faut savoir remettre en question ses objectifs en fonction des résultats et des risques découverts au fil de l’avancement.
Pour résumer, il faut savoir accepter l’échec quand on y est confronté, le plus important étant de croire en son projet avant tout.
Les qualités pour faire partie d’une unité de recherche ?
Dans l’ensemble je dirais qu’un chercheur doit posséder un tempérament curieux tout en gardant esprit critique et scientifique sur le travail qu’il effectue. Il est aussi très important d’être capable de travailler au sein d’un groupe pluri-disciplinaire, comme c’est le cas le plus souvent dans un centre de recherche. Pour finir, je pense qu’il est essentiel de faire preuve d’ingéniosité tout au long d’un projet, cela s’exprime notamment par une balance entre discipline et créativité.
Une anecdote sur le projet ?
Encadrer un∙e stagiaire c’est aussi apprendre de lui∙elle… Maintenant, grâce à Ophélie, c’est moi qui réalise des analyses de risque !
Un petit mot pour conclure ?
Patience et persévérance.
Merci à tous les deux pour avoir répondu à nos questions !
Depuis quelques années maintenant, l’utilisation des bioréacteurs se démocratise au sein de la communauté scientifique. Le catalogue disponible s’étend de jour en jour, permettant ainsi un accès personnalisé selon les études biologiques menées.
Un bioréacteur est un dispositif dans lequel se produisent des processus biologiques, tels que la multiplication, l’amplification, la sélection et la modification de cellules prélevées en amont chez un donneur. L’objectif principal de l’utilisation de ces bioréacteurs est de reproduire un microenvironnement particulier autour de la cellules, en imitant les conditions physiologiques ou pathologiques d’une situation clinique. La construction de bioréacteurs permet notamment de produire à grande échelle et à faible coût des médicaments innovants, comme des thérapies géniques élaborées à partir de composants du vivant (gènes, cellules ou tissus).
L’objectif du projet dont Ophélie a fait partie est de développer un bioréacteur odontologique pour faciliter les recherches autour de l’endodontie régénératrice, et plus particulièrement la méthode de cell-homing qui vise à recruter des cellules souches sur un lieu de lésion de la pulpe dentaire.
Ophélie a eu pour mission de caractériser un prototype de bioréacteur odontologique par l’identification et l’analyse des contraintes et risques du dispositif. Ceci permet de déterminer les paramètres d’influence par degré d’importance, le tout ayant pour objectif d’optimiser le bioréacteur et de mener des corrections adaptatives.
Interview d’Ophélie Bourgeois
Quel est ton cursus scolaire ?
Après le baccalauréat j’ai décidé de m’orienter vers un DUT Génie Biologique option Génie de l’Environnement, filière qui m’a beaucoup passionnée car elle nécessite une grande culture générale. À l’issue de cette formation, je souhaitais poursuivre mes études en école d’ingénieur avec la volonté de m’éloigner de la thématique de l’environnement, les débouchés étant trop politisés de mon point de vue.
Pourquoi tu t’es spécialisée dans le domaine du dispositif médical ?
C’est grâce à mon stage de fin de DUT que j’ai réalisé à l’institut de recherche FEMTO-ST au sein du projet GHOST (Global HemOStasis Test) que j’ai connu l’ISIFC. En effet, un grand nombre de ses enseignants sont également chercheurs, et c’est en les côtoyant quotidiennement que j’ai développé un attrait pour les Dispositifs Médicaux : j’ai alors décidé de postuler à l’ISIFC.
Et ensuite, pourquoi avoir choisi la Cellule R&D de l’ISIFC ?
Dans le cadre de mes études précédentes j’avais déjà pu participer à des projets de recherche et développement et je souhaitais poursuivre cette dynamique en intégrant un projet qui m’intéressait au sein d’une équipe de spécialistes du domaine médical.
Qu’est ce qui t’as intéressé dans le projet R&D que tu as choisi ?
Ce projet a retenu mon attention puisqu’il permet d’entretenir un lien direct avec les professionnels de santé, comme c’est le cas avec l’EFS (Etablissement Français du Sang). Je développe en effet un intérêt particulier à me placer au plus proche des besoins des patients et à la possibilité de soumettre mes idées et propositions aux personnes directement concernées.
Je souhaitais également m’éloigner un peu de la structure de FEMTO-ST pour découvrir de nouvelles choses, ce qui est le cas de ce projet qui se développe au sein du CIC (Centre d’Investigation Clinique) situé au Hauts-du-Chazal.
Quels sont ses plus grands enjeux ?
Pour discuter à très long terme, l’utilisation de bioréacteur est un des enjeux primordiaux des sciences humaines. En effet, depuis quelques années, on peut remarquer l’apparition croissante de modèles biologiques, permettant ainsi d’éviter de réaliser les tests préalables sur des animaux. Cela a pour avantage, outre la réduction de la souffrance animale, de faciliter l’accès aux essais biologiques et donc de diminuer la durée et le coût habituel des phases de développement.
La plus grande difficulté que tu as dû surmonter au cours de ces heures ?
Concernant l’aspect technique, ma plus grande crainte a été la mise en route et l’utilisation de la pompe qui était neuve et coûteuse, j’avais alors une grande responsabilité.
D’un autre point de vue, le plus challenging pour moi a été de prendre du recul sur la méthode et le matériel utilisé. Je retiens alors cette citation transmise par mon tuteur :
En d’autres termes, il faut savoir mettre de côté ce qui est acquis pour pouvoir réfléchir à des solutions innovantes. Cette méthode est compliquée à mettre en pratique car l’impression de ne pas avancer peut se faire ressentir, mais il faut savoir tenir bon et les résultats arrivent toujours.
Si tu devais résumer la Cellule R&D en trois mots, quels seraient-ils et pourquoi ?
► Angle : Quel que soit le projet de recherche mené, il est très important d’avoir des points de vue variés, qu’ils soient miroir d’une expérience plus ou moins grande ou de domaines de compétences différents. Chaque individu est alors capable d’apporter ses connaissances et faire ainsi avancer l’étude.
► Bénéfices-Risques : Sans conscience des risques il n’y aurait pas de raisons d’améliorer un dispositif ou une méthode, et sans bénéfices une étude ne vaudrait pas la peine d’être lancée. Tout est question de balance dans ce domaine ! Il faut toujours savoir jauger quels bénéfices peuvent être apportés par rapport aux risques encourus.
► Curiosité : Apprendre quotidiennement est pour moi le moteur de l’innovation. Je pense qu’il est essentiel de s’intéresser au monde qui nous entoure et d’être capable d’acquérir de nouvelles compétences afin d’avoir une connaissance large de la science.
Qu’est-ce que la Cellule R&D t’a apporté ?
Premièrement, je dirais que j’ai appris à prendre de la hauteur, ce qui pour sûr me servira beaucoup pour mon avenir professionnel.
Deuxièmement et plus techniquement, je me suis éduquée à l’utilisation des matrices de risques qui est une étape essentielle à tout projet et qui est pourtant souvent négligée et/ou mal réalisée. J’ai déjà pu appliquer mes connaissances à ce propos durant mon stage R&D de troisième année et je continuerais de le faire.
Et maintenant, quels sont tes projets d’avenir ?
À court terme, obtenir mon diplôme ! Ensuite poursuivre mon épanouissement personnel et professionnel au sein d’une entreprise qui me plaît.
Un petit conseil à transmettre aux futurs ingénieurs de R&D ?
D’exprimer et de développer sa curiosité à travers des projets et stages qui l’intéressent vraiment. On a tendance à oublier l’importance que le choix d’un sujet peut avoir au niveau de l’implication personnelle et l’envie d’évoluer.
Le point de vue du porteur de projet, Gwenaël Rolin
Quelles sont les clefs de la réussite d’un projet R&D d’après vous ?
Je pense qu’il est primordial d’avoir une vision claire du besoin auquel répondre, c’est-à-dire d’être capable de se fixer un objectif précis permettant de mieux jalonner le parcours qui y mène. Une fois l’étude commencée, il faut savoir remettre en question ses objectifs en fonction des résultats et des risques découverts au fil de l’avancement.
Pour résumer, il faut savoir accepter l’échec quand on y est confronté, le plus important étant de croire en son projet avant tout.
Les qualités pour faire partie d’une unité de recherche ?
Dans l’ensemble je dirais qu’un chercheur doit posséder un tempérament curieux tout en gardant esprit critique et scientifique sur le travail qu’il effectue. Il est aussi très important d’être capable de travailler au sein d’un groupe pluri-disciplinaire, comme c’est le cas le plus souvent dans un centre de recherche. Pour finir, je pense qu’il est essentiel de faire preuve d’ingéniosité tout au long d’un projet, cela s’exprime notamment par une balance entre discipline et créativité.
Une anecdote sur le projet ?
Encadrer un∙e stagiaire c’est aussi apprendre de lui∙elle… Maintenant, grâce à Ophélie, c’est moi qui réalise des analyses de risque !
Un petit mot pour conclure ?
Patience et persévérance.
Merci à tous les deux pour avoir répondu à nos questions !